en mettant un lien vers jecherchedieu.ch ? De telle sorte que si la paternité et les noms du père sont bien au cœur de ce film, à travers trois figures d’hommes : le père Rapha, le père handicapé et solitaire, le professeur non père qui pourrait être en mal de paternité, on ne sait pas pour autant ce que c’est qu’être père. Proverbe franc-comtois ; Les proverbes et dictons de la Franche-Comté (1876) Mieux vaut une petite maison pleine de vivres qu'une grande maison … En fait, ce qui permet de sortir du cadre où le plan étouffe, c’est la multiplication des cadres : la fin en multiplexe, en quelque sorte, ne propose plus un plan mais dix fenêtres qui sont dix plans, dix cadres, autant d’histoires en même temps. Sortir du cadre est-il la solution, par exemple en s’asseyant dans un parc, ou faut-il ôter le cadre, comme dans ce tableau qui n’a plus de cadre, précisément et dont on peut écouter la description avec des écouteurs ? Page de l’auteur : Marc Pernot, pasteur de l’Eglise Protestante de Genève. D’ailleurs le film lui-même cesse parfois son persiflage, laissant exister le personnage d’Esther qui devient sensible à la poésie, à l’art, aux tendres élans d’un adolescent un peu perdu, tout en conservant dignité et élégance. Dans la maison, ce serait un peu le Théorème de Pasolini revu et pastiché par l’auteur de 8 femmes, dont l’écriture est rarement aussi alerte, aiguisée et ludique que lorsqu’il s’agit de jouer sur les clichés. Et les mots sont-ils aussi creux qu’ils le semblent à Germain, lorsqu’ils parlent d’un ciel que le film ne discrédite pas par ailleurs, les tableaux de cette artiste chinoise ayant eu l’heur de séduire Esther qui en révèle la poésie ? Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. C’est pourquoi il renvoie dos à dos les mots et les images, comme si les uns pouvaient contrer les autres, de même qu’il renvoie dos à dos le champ et le contre-champ, la séquence narrative et sa limite. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Un lyçéen manipulateur en quête de romanesque fait exploser une famille petite-bourgeoise. C’est seulement à la fin que Claude et Germain regardent ensemble, comme le couple idéal du film. La scène du déshabillage de la copie est ainsi conçue plus ou moins consciemment par le professeur pour susciter un pic dramatique. Le spectateur manipulé se console en jouissant de spectacles dont la première qualité est d’être multipliables à l’infini, tandis que l’existence semble à l’inverse procéder au choix et au rétrécissement des possibles narratifs (vie du professeur Germain, ou de l’ouvrier handicapé, vie d’un brillant élève se limitant peu à peu). Le tout est de savoir sur quoi l’on s’attarde. Testez-nous à partir Souvent, j’aide quelqu’un un certain temps, puis quand j’arrête cela lui fait du mal, dois-je persévérer malgré tout . Dans l’ordre de l’expérience humaine, on construit généralement une maison afin qu’elle serve d’habitation à un être humain et l’abrite éventuellement avec sa famille. Lacan entre voix et écrit », Les sites de l'Association psychanalytique Internationale, les autres associations d'orientation lacanienne, Statut juridique et fiscal du psychanalyste. Le choc en retour provoque l’éclat de rire le plus libérateur du film : Germain prend un coup de Céline sur la tête : le Voyage au bout de la nuit comme arme contondante lui fait une entaille au front, comme un coin par lequel un peu de réel reviendrait comme réel de la littérature, le livre comme objet d’un certain poids. Last modified 5 janvier 2019. Elle ne peut pas être multiple ! La moyenne bourgeoisie cultivée n’est pas moins ridicule que la petite bourgeoisie représentée par le cadre commercial, sa femme et leur pavillon magnifique dont la décoration est le rêve inépuisable d’Esther. Le professeur est le personnage lucide, celui qui n’est pas dupe. Ou pour le dire autrement, il est peut-être plus facile d’être fils que père. Le récit (2), celui qui est raconté par le jeune garçon tisse sa toile autour de la famille Rapha, suscitant de beaux moments de suspense (avec musique de thriller), quand l’intrus épie, se promène la nuit de chambre en chambre, écoute, caché, les conversations, tandis qu’un autre suspens hitchcockien anime le récit (1) lorsque le professeur vole une épreuve de mathématiques, se compromet avec son élève, risque sa réputation et sa place en intervenant dans l’histoire des personnages. Il conforte et accentue même, par ses images, l’ironie de ses apprentis écrivains sur le mode de vie des Rapha, tout en retournant l’ironie sur Germain et sa femme, bien sûr. d'1€, Politique de Je ne sais pas ce qui me révolte du film ou de la procédure qu’il décrit, ou bien encore s’il s’agit de la procédure dans le dispositif bref, d’un film qui me concède une position intenable, m’enfermant avec... François Ozon, 2012, Dans la maison : Les noms du père ? Peut-on dire que les noms du père sont toujours illusoires, même s’il faut bien tenter de les énumérer et de les incarner ? On est parfois amusé de ce redoublement, en un écho très proche, comme si on avait au fur et à mesure la preuve d’un réalisme doublement affirmé, par les détails du texte et par la mise en image ; on est également souvent déconcerté et si l’on fait attention, on s’aperçoit que le texte ne dit pas toujours la même chose que l’image ou que celle-ci cadre un détail inaperçu dans le texte. Les mots ne seraient certes pas garants de plus de vérité, mais de liberté, ce serait la ligne de fuite, ce qui troue l’image. Je me questionne sur ce verset de Jean 14:2 où Jésus dit : « dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures. À travers ses explications, je finis par démêler que mon ami avait quitté depuis six … Les mots et les histoires sont, dans certaines circonstances, des actes, aussi bien créateurs que destructeurs. => Cela enrichirait d’autres personnes en recherche. Comment lutter contre l’inégalité à l’école : les uniformes supposés créer de la démocratie en lissant l’image des élèves peuvent-ils quoi que ce soit contre les inégalités qui font que l’un est bon, l’autre mauvais en maths, en français, que l’un est athlétique, l’autre maigrichon, que l’un a une mère l’autre non, bref que la singularité préside en tout. Et l’on se demande pourquoi cette redondance, loin d’être pesante, a du charme, dans le jeu étrange entre la voix/texte et l’image. Pourtant, si les mots servent à manipuler et à couvrir le vide, voire à détruire l’autre et à se leurrer sur son désir, les images ne disent pas pour autant la vérité, puisqu’elles nous manipulent également en nous faisant plusieurs fois prendre le faux pour du vrai, en cachant hors champ certains détails, en cadrant de manière astucieuse les corps, les objets, les paysages qui ne disent jamais tout ce qu’ils sont, en donnant à voir de fausses évidences. Pasteur Marc Pernot. Le professeur flaubertien finira, cependant, par s’émouvoir d’une tendre amitié, d’une sollicitude, d’une présence désintéressée et toute simple à ses côtés. Il y a une profusion de beaux sujets dans le film : comment appréhender l’art contemporain sans pusillanimité ni forfanterie, avec quel langage ? Ce serait alors un film à regarder les yeux fermés (« eyes wide shut »), l’imagination guidée par les mots ? Pourtant, en s’engageant dans l’écriture avec son élève, il se laisse mener par des désirs inavouables (que sa femme devine) et des désirs qu’il ignore plus encore : voyeurisme, désir homosexuel pour un jeune garçon, désir de Pygmalion, paternité refoulée qu’il semble ignorer, etc. Plus intéressant, le texte peut raconter une situation, évoquer un sentiment, un mouvement, pour son intérêt dramatique : les personnages assis sur le canapé regardent la télévision et le film semble la satire d’une famille petite bourgeoise, une comédie de mœurs, tandis que l’image, donne une toute autre importance aux corps, à la sensualité des contacts, à la peau, aux frémissements des lèvres ou à des regards que le texte n’avait pas envisagés, transformant la séquence en scène d’un érotisme voilé, provoquant un léger malaise. ; Le collège est un beau sujet de dérision, depuis le discours de rentrée, la novlangue pédagogique, dont le professeur et protagoniste, n’est pas dupe, qui s’en irrite avec l’espèce de regard étonné de Luchini qui sait si bien avoir l’air de se demander si ce qu’il voit ou entend est vrai. [Trailer] Dans “Aline”, Valérie Lemercier est Céline Dion, Jane Birkin et Etienne Daho synchrones à l'automne, [Trailer] Omar Sy en gentleman cambrioleur dans “Lupin”, #MusicToo : “Ce qui compte, c'est la fin de l'impunité”. Rideau. Sans pouvoir lui donner la moindre explication (Renan, Souv. Pour qui a suivi la série de ses films depuis In another country, déjà tourné avec Isabelle Huppert sur un mode léger, puis Un jour avec, un jour sans, Seule... Raymond Depardon, 12 jours : Beckett au parloir. Vous accéderez au site sécurisé Paypal. -> en donnant votre avis dans les commentaires ? Quelle est l’opinion des églises protestantes sur les expériences de mort imminente ? Si on est chrétien, a-t-on le droit de recourir à des médecines parallèles, guérisseurs, etc ? Là, on s’amuse, même des scènes les plus terrifiantes. Il y a peut-être plus de bons fils que de bons pères ! Sa femme (Christine Scott-Thomas) le reconnaît : l’une de ses rares qualités est la lucidité. Peut-être découvre-t-il alors, son désir d’avoir un fils qui veille sur sa fragilité bien qu’il n’ait pas su lui-même veiller sur lui et le guider quand il en avait la charge. « Se renier soi-même et porter sa croix » Vraiment ? L’art vu comme une imposture s’entoure d’une novlangue qui vaut celle des pédagogues, tandis que la littérature, continuant le projet flaubertien, préfère le bon goût (mais qu’est-ce que c’est ?) Les mots et l’image (l’imaginaire et le symbolique). Les mots ne trouvent, on le sait, de sens symbolique que par la métaphore paternelle, dans un « point de capiton » qui arrête la valse des signifiants. Ce serait l’utopie d’un monde sans père où le film se construirait à deux, chacun imaginant à son tour des hypothèses farfelues et charmantes, une infinité d’images et d’histoires. C’est le second enjeu du film : défaire le leurre des images. Claude est un lycéen déshérité, beau et mystérieux (la révélation Ernst Umhauer), qui s’engage dans un projet pervers : pénétrer le quotidien d’une famille de la petite bourgeoisie pour en gratter la couche d’ennui et de misère sexuelle. Il est temps d’arrêter de rechercher des métaphores là où il n’y en a pas. Flaubert est-il supérieur parce qu’il dépeint cruellement une humanité stupide et vouée à l’échec, des éducations sentimentales impossibles, une héroïne mourant dans l’abjection après avoir tout détruit autour d’elle ? “Dans Paris” de Christophe Honoré : comment être cinéphile et vivant ? enf., 1883, p. 322). La maison est un autre cadre, dans le plan très idéalisant qui en fait presque une demeure plutôt qu’un pavillon. Germain suggère donc, pour donner de la densité aux personnages (à Rapha jeune, en particulier), des pistes qui nourriront violence, sadisme, perversité. Chaque jour, le jeune homme consigne les résultats de son expérience dans des rédactions satiriques qu’il adresse à son professeur de français complice (Fabrice Luchini), trop heureux de rompre lui aussi le calme étouffant de son existence. La classe, filmée sur fond très coloré, jaune ou bleu, comme sur une peinture en aplat qui rend le plan très plastique, fixe les élèves à leur place, comme pris au piège du cadre (le cours de Germain, l’école, l’institution). Le plaisir des histoires s’est substitué à la quête de vérité et la recherche du réalisme a cédé la place au jeu (théâtral). Le réel extra filmique se manifeste alors, du reste, le spectateur averti s’amusant que ce soit justement Le Voyage au bout de la nuit qui vienne blesser Luchini, l’acteur qui l’a si bien lu. Dans la maison. Est-ce à cette position que le jeune homme accède à la fin du récit, ce qui serait une véritable entrée en littérature (par la névrose, bien sûr) ? Sans que l’un soit le père de l’autre. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Ce sera par l’écriture, la fiction, dont on sait qu’elles perturbent, transgressent, brûlent. Peut-être faut-il être deux pour ce plaisir, un qui fait les images, l’autre qui les lit, l’auteur et son lecteur, le cinéaste et son spectateur, tous les deux assis sur le même banc, c’est-à-dire tous les deux sachant que c’est une fiction qu’ils fabriquent ensemble, sans que l’un essaie de duper l’autre ou de lui enseigner quoi que ce soit. En fait, aucune description n’est exactement congruente à un texte et vice versa ; les mots et les images ne se recouvrent pas, ne se contredisent pas, ne s’additionnent pas. C’est pourquoi, finalement, les non dupes errent. Je cherche Dieu Un site de l'Eglise protestante de Genève, Fièrement propulsé par - Conçu par Thème Hueman. Une demi-heure de pause repas, de soirée, ou d’écoute dans les transports avec une prédication ? », le problème est que lui-même ne le sait pas. Si leur jeu peut accentuer l’illusion de réel, leur décalage creuse en même temps le doute, leur dialogue tantôt rassure, tantôt fragilise toute perception. Et l’on se souvient que le film d’Ozon, Les Amants criminels, explorait précisément cette fascination pour le mal, à partir d’un poème de Rimbaud, pris au pied de la lettre par une adolescente qui s’écriait : « vite un crime ! » La réalisation de ce crime, liée continuellement à l’excitation sexuelle, constituait pour le personnage la beauté et l’exaltation auxquelles elle vouait son existence, sans économie ni regret. La complexité du film vient pour une part du jeu de manipulation entre l’élève et le professeur, l’élève et son personnage (Rapha), dans un jeu de dupes et de miroirs. Ce dispositif était déjà présent dans la séquence où Germain et sa femme allaient au cinéma, mais on n’avait pas de contre-champ, parce qu’ils ne regardaient pas vraiment, happés par d’autres soucis, mais également engagés dans des désirs divergents. J’essayerai d’y répondre le plus fidèlement possible. Pourtant, Germain et Claude semblent considérer que tout sentiment est du sentimentalisme et qu’une petite famille heureuse n’est qu’un chromo grotesque. Ils sont les nouveaux acteurs parmi d’autres d’une fiction à réinventer et d’un cinéma, celui de François Ozon, qui ne souffre d’aucune routine, ainsi que le clame une saisissante séquence finale : “to be continued.”. Flaubert voulait écrire sur « rien », comme l’artiste chinoise du film tenterait de capter un presque rien dans les nuances du ciel, comme la voix décrivant un tableau disparu qui ne saisit plus que le vide entre les écouteurs. de la rupture, a choisi la voie de la continuité entre deux films. Car l’intention de Claude, qui est aussi celle de François Ozon, n’est pas tant de refaire une critique de la bourgeoisie (on ne trouve presque aucun indice de réalisme ici) que de disséquer malicieusement les méthodes de fabrication d’une fiction, ses codes et ses figures imposées. N’est-ce pas plutôt Germain qui passe à côté d’une dimension de l’art et de sa description à laquelle il est hermétique, faute d’apprécier la poésie et de fréquenter le vide salutaire ? Cela signifie-t-il inversement que la beauté littéraire et artistique soit nécessairement liée à la cruauté, à la perversité, à la violence et au cynisme ? Du côté du nom du père, il erre. Mais ce titre amer qui rappelle la satire sociale d’un Flaubert, dont le Madame Bovary, figure un modèle indépassable pour le professeur, n’est qu’un trompe-l’œil car le propos social est assez vite dépassé par un jeu de séduction à plusieurs niveaux. Sharm El Sheikh,
Nauplie Epidaure En Bus,
Service Communication Cergy,
Pyjama Femme Kiabi,
Effectif Real Madrid 2008,
Boxer Cr7 Soldes,
Que Faire Le Dimanche à Istanbul,
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en mettant un lien vers jecherchedieu.ch ? De telle sorte que si la paternité et les noms du père sont bien au cœur de ce film, à travers trois figures d’hommes : le père Rapha, le père handicapé et solitaire, le professeur non père qui pourrait être en mal de paternité, on ne sait pas pour autant ce que c’est qu’être père. Proverbe franc-comtois ; Les proverbes et dictons de la Franche-Comté (1876) Mieux vaut une petite maison pleine de vivres qu'une grande maison … En fait, ce qui permet de sortir du cadre où le plan étouffe, c’est la multiplication des cadres : la fin en multiplexe, en quelque sorte, ne propose plus un plan mais dix fenêtres qui sont dix plans, dix cadres, autant d’histoires en même temps. Sortir du cadre est-il la solution, par exemple en s’asseyant dans un parc, ou faut-il ôter le cadre, comme dans ce tableau qui n’a plus de cadre, précisément et dont on peut écouter la description avec des écouteurs ? Page de l’auteur : Marc Pernot, pasteur de l’Eglise Protestante de Genève. D’ailleurs le film lui-même cesse parfois son persiflage, laissant exister le personnage d’Esther qui devient sensible à la poésie, à l’art, aux tendres élans d’un adolescent un peu perdu, tout en conservant dignité et élégance. Dans la maison, ce serait un peu le Théorème de Pasolini revu et pastiché par l’auteur de 8 femmes, dont l’écriture est rarement aussi alerte, aiguisée et ludique que lorsqu’il s’agit de jouer sur les clichés. Et les mots sont-ils aussi creux qu’ils le semblent à Germain, lorsqu’ils parlent d’un ciel que le film ne discrédite pas par ailleurs, les tableaux de cette artiste chinoise ayant eu l’heur de séduire Esther qui en révèle la poésie ? Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. C’est pourquoi il renvoie dos à dos les mots et les images, comme si les uns pouvaient contrer les autres, de même qu’il renvoie dos à dos le champ et le contre-champ, la séquence narrative et sa limite. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Un lyçéen manipulateur en quête de romanesque fait exploser une famille petite-bourgeoise. C’est seulement à la fin que Claude et Germain regardent ensemble, comme le couple idéal du film. La scène du déshabillage de la copie est ainsi conçue plus ou moins consciemment par le professeur pour susciter un pic dramatique. Le spectateur manipulé se console en jouissant de spectacles dont la première qualité est d’être multipliables à l’infini, tandis que l’existence semble à l’inverse procéder au choix et au rétrécissement des possibles narratifs (vie du professeur Germain, ou de l’ouvrier handicapé, vie d’un brillant élève se limitant peu à peu). Le tout est de savoir sur quoi l’on s’attarde. Testez-nous à partir Souvent, j’aide quelqu’un un certain temps, puis quand j’arrête cela lui fait du mal, dois-je persévérer malgré tout . Dans l’ordre de l’expérience humaine, on construit généralement une maison afin qu’elle serve d’habitation à un être humain et l’abrite éventuellement avec sa famille. Lacan entre voix et écrit », Les sites de l'Association psychanalytique Internationale, les autres associations d'orientation lacanienne, Statut juridique et fiscal du psychanalyste. Le choc en retour provoque l’éclat de rire le plus libérateur du film : Germain prend un coup de Céline sur la tête : le Voyage au bout de la nuit comme arme contondante lui fait une entaille au front, comme un coin par lequel un peu de réel reviendrait comme réel de la littérature, le livre comme objet d’un certain poids. Last modified 5 janvier 2019. Elle ne peut pas être multiple ! La moyenne bourgeoisie cultivée n’est pas moins ridicule que la petite bourgeoisie représentée par le cadre commercial, sa femme et leur pavillon magnifique dont la décoration est le rêve inépuisable d’Esther. Le professeur est le personnage lucide, celui qui n’est pas dupe. Ou pour le dire autrement, il est peut-être plus facile d’être fils que père. Le récit (2), celui qui est raconté par le jeune garçon tisse sa toile autour de la famille Rapha, suscitant de beaux moments de suspense (avec musique de thriller), quand l’intrus épie, se promène la nuit de chambre en chambre, écoute, caché, les conversations, tandis qu’un autre suspens hitchcockien anime le récit (1) lorsque le professeur vole une épreuve de mathématiques, se compromet avec son élève, risque sa réputation et sa place en intervenant dans l’histoire des personnages. Il conforte et accentue même, par ses images, l’ironie de ses apprentis écrivains sur le mode de vie des Rapha, tout en retournant l’ironie sur Germain et sa femme, bien sûr. d'1€, Politique de Je ne sais pas ce qui me révolte du film ou de la procédure qu’il décrit, ou bien encore s’il s’agit de la procédure dans le dispositif bref, d’un film qui me concède une position intenable, m’enfermant avec... François Ozon, 2012, Dans la maison : Les noms du père ? Peut-on dire que les noms du père sont toujours illusoires, même s’il faut bien tenter de les énumérer et de les incarner ? On est parfois amusé de ce redoublement, en un écho très proche, comme si on avait au fur et à mesure la preuve d’un réalisme doublement affirmé, par les détails du texte et par la mise en image ; on est également souvent déconcerté et si l’on fait attention, on s’aperçoit que le texte ne dit pas toujours la même chose que l’image ou que celle-ci cadre un détail inaperçu dans le texte. Les mots ne seraient certes pas garants de plus de vérité, mais de liberté, ce serait la ligne de fuite, ce qui troue l’image. Je me questionne sur ce verset de Jean 14:2 où Jésus dit : « dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures. À travers ses explications, je finis par démêler que mon ami avait quitté depuis six … Les mots et les histoires sont, dans certaines circonstances, des actes, aussi bien créateurs que destructeurs. => Cela enrichirait d’autres personnes en recherche. Comment lutter contre l’inégalité à l’école : les uniformes supposés créer de la démocratie en lissant l’image des élèves peuvent-ils quoi que ce soit contre les inégalités qui font que l’un est bon, l’autre mauvais en maths, en français, que l’un est athlétique, l’autre maigrichon, que l’un a une mère l’autre non, bref que la singularité préside en tout. Et l’on se demande pourquoi cette redondance, loin d’être pesante, a du charme, dans le jeu étrange entre la voix/texte et l’image. Pourtant, si les mots servent à manipuler et à couvrir le vide, voire à détruire l’autre et à se leurrer sur son désir, les images ne disent pas pour autant la vérité, puisqu’elles nous manipulent également en nous faisant plusieurs fois prendre le faux pour du vrai, en cachant hors champ certains détails, en cadrant de manière astucieuse les corps, les objets, les paysages qui ne disent jamais tout ce qu’ils sont, en donnant à voir de fausses évidences. Pasteur Marc Pernot. Le professeur flaubertien finira, cependant, par s’émouvoir d’une tendre amitié, d’une sollicitude, d’une présence désintéressée et toute simple à ses côtés. Il y a une profusion de beaux sujets dans le film : comment appréhender l’art contemporain sans pusillanimité ni forfanterie, avec quel langage ? Ce serait alors un film à regarder les yeux fermés (« eyes wide shut »), l’imagination guidée par les mots ? Pourtant, en s’engageant dans l’écriture avec son élève, il se laisse mener par des désirs inavouables (que sa femme devine) et des désirs qu’il ignore plus encore : voyeurisme, désir homosexuel pour un jeune garçon, désir de Pygmalion, paternité refoulée qu’il semble ignorer, etc. Plus intéressant, le texte peut raconter une situation, évoquer un sentiment, un mouvement, pour son intérêt dramatique : les personnages assis sur le canapé regardent la télévision et le film semble la satire d’une famille petite bourgeoise, une comédie de mœurs, tandis que l’image, donne une toute autre importance aux corps, à la sensualité des contacts, à la peau, aux frémissements des lèvres ou à des regards que le texte n’avait pas envisagés, transformant la séquence en scène d’un érotisme voilé, provoquant un léger malaise. ; Le collège est un beau sujet de dérision, depuis le discours de rentrée, la novlangue pédagogique, dont le professeur et protagoniste, n’est pas dupe, qui s’en irrite avec l’espèce de regard étonné de Luchini qui sait si bien avoir l’air de se demander si ce qu’il voit ou entend est vrai. [Trailer] Dans “Aline”, Valérie Lemercier est Céline Dion, Jane Birkin et Etienne Daho synchrones à l'automne, [Trailer] Omar Sy en gentleman cambrioleur dans “Lupin”, #MusicToo : “Ce qui compte, c'est la fin de l'impunité”. Rideau. Sans pouvoir lui donner la moindre explication (Renan, Souv. Pour qui a suivi la série de ses films depuis In another country, déjà tourné avec Isabelle Huppert sur un mode léger, puis Un jour avec, un jour sans, Seule... Raymond Depardon, 12 jours : Beckett au parloir. Vous accéderez au site sécurisé Paypal. -> en donnant votre avis dans les commentaires ? Quelle est l’opinion des églises protestantes sur les expériences de mort imminente ? Si on est chrétien, a-t-on le droit de recourir à des médecines parallèles, guérisseurs, etc ? Là, on s’amuse, même des scènes les plus terrifiantes. Il y a peut-être plus de bons fils que de bons pères ! Sa femme (Christine Scott-Thomas) le reconnaît : l’une de ses rares qualités est la lucidité. Peut-être découvre-t-il alors, son désir d’avoir un fils qui veille sur sa fragilité bien qu’il n’ait pas su lui-même veiller sur lui et le guider quand il en avait la charge. « Se renier soi-même et porter sa croix » Vraiment ? L’art vu comme une imposture s’entoure d’une novlangue qui vaut celle des pédagogues, tandis que la littérature, continuant le projet flaubertien, préfère le bon goût (mais qu’est-ce que c’est ?) Les mots et l’image (l’imaginaire et le symbolique). Les mots ne trouvent, on le sait, de sens symbolique que par la métaphore paternelle, dans un « point de capiton » qui arrête la valse des signifiants. Ce serait l’utopie d’un monde sans père où le film se construirait à deux, chacun imaginant à son tour des hypothèses farfelues et charmantes, une infinité d’images et d’histoires. C’est le second enjeu du film : défaire le leurre des images. Claude est un lycéen déshérité, beau et mystérieux (la révélation Ernst Umhauer), qui s’engage dans un projet pervers : pénétrer le quotidien d’une famille de la petite bourgeoisie pour en gratter la couche d’ennui et de misère sexuelle. Il est temps d’arrêter de rechercher des métaphores là où il n’y en a pas. Flaubert est-il supérieur parce qu’il dépeint cruellement une humanité stupide et vouée à l’échec, des éducations sentimentales impossibles, une héroïne mourant dans l’abjection après avoir tout détruit autour d’elle ? “Dans Paris” de Christophe Honoré : comment être cinéphile et vivant ? enf., 1883, p. 322). La maison est un autre cadre, dans le plan très idéalisant qui en fait presque une demeure plutôt qu’un pavillon. Germain suggère donc, pour donner de la densité aux personnages (à Rapha jeune, en particulier), des pistes qui nourriront violence, sadisme, perversité. Chaque jour, le jeune homme consigne les résultats de son expérience dans des rédactions satiriques qu’il adresse à son professeur de français complice (Fabrice Luchini), trop heureux de rompre lui aussi le calme étouffant de son existence. La classe, filmée sur fond très coloré, jaune ou bleu, comme sur une peinture en aplat qui rend le plan très plastique, fixe les élèves à leur place, comme pris au piège du cadre (le cours de Germain, l’école, l’institution). Le plaisir des histoires s’est substitué à la quête de vérité et la recherche du réalisme a cédé la place au jeu (théâtral). Le réel extra filmique se manifeste alors, du reste, le spectateur averti s’amusant que ce soit justement Le Voyage au bout de la nuit qui vienne blesser Luchini, l’acteur qui l’a si bien lu. Dans la maison. Est-ce à cette position que le jeune homme accède à la fin du récit, ce qui serait une véritable entrée en littérature (par la névrose, bien sûr) ? Sans que l’un soit le père de l’autre. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Ce sera par l’écriture, la fiction, dont on sait qu’elles perturbent, transgressent, brûlent. Peut-être faut-il être deux pour ce plaisir, un qui fait les images, l’autre qui les lit, l’auteur et son lecteur, le cinéaste et son spectateur, tous les deux assis sur le même banc, c’est-à-dire tous les deux sachant que c’est une fiction qu’ils fabriquent ensemble, sans que l’un essaie de duper l’autre ou de lui enseigner quoi que ce soit. En fait, aucune description n’est exactement congruente à un texte et vice versa ; les mots et les images ne se recouvrent pas, ne se contredisent pas, ne s’additionnent pas. C’est pourquoi, finalement, les non dupes errent. Je cherche Dieu Un site de l'Eglise protestante de Genève, Fièrement propulsé par - Conçu par Thème Hueman. Une demi-heure de pause repas, de soirée, ou d’écoute dans les transports avec une prédication ? », le problème est que lui-même ne le sait pas. Si leur jeu peut accentuer l’illusion de réel, leur décalage creuse en même temps le doute, leur dialogue tantôt rassure, tantôt fragilise toute perception. Et l’on se souvient que le film d’Ozon, Les Amants criminels, explorait précisément cette fascination pour le mal, à partir d’un poème de Rimbaud, pris au pied de la lettre par une adolescente qui s’écriait : « vite un crime ! » La réalisation de ce crime, liée continuellement à l’excitation sexuelle, constituait pour le personnage la beauté et l’exaltation auxquelles elle vouait son existence, sans économie ni regret. La complexité du film vient pour une part du jeu de manipulation entre l’élève et le professeur, l’élève et son personnage (Rapha), dans un jeu de dupes et de miroirs. Ce dispositif était déjà présent dans la séquence où Germain et sa femme allaient au cinéma, mais on n’avait pas de contre-champ, parce qu’ils ne regardaient pas vraiment, happés par d’autres soucis, mais également engagés dans des désirs divergents. J’essayerai d’y répondre le plus fidèlement possible. Pourtant, Germain et Claude semblent considérer que tout sentiment est du sentimentalisme et qu’une petite famille heureuse n’est qu’un chromo grotesque. Ils sont les nouveaux acteurs parmi d’autres d’une fiction à réinventer et d’un cinéma, celui de François Ozon, qui ne souffre d’aucune routine, ainsi que le clame une saisissante séquence finale : “to be continued.”. Flaubert voulait écrire sur « rien », comme l’artiste chinoise du film tenterait de capter un presque rien dans les nuances du ciel, comme la voix décrivant un tableau disparu qui ne saisit plus que le vide entre les écouteurs. de la rupture, a choisi la voie de la continuité entre deux films. Car l’intention de Claude, qui est aussi celle de François Ozon, n’est pas tant de refaire une critique de la bourgeoisie (on ne trouve presque aucun indice de réalisme ici) que de disséquer malicieusement les méthodes de fabrication d’une fiction, ses codes et ses figures imposées. N’est-ce pas plutôt Germain qui passe à côté d’une dimension de l’art et de sa description à laquelle il est hermétique, faute d’apprécier la poésie et de fréquenter le vide salutaire ? Cela signifie-t-il inversement que la beauté littéraire et artistique soit nécessairement liée à la cruauté, à la perversité, à la violence et au cynisme ? Du côté du nom du père, il erre. Mais ce titre amer qui rappelle la satire sociale d’un Flaubert, dont le Madame Bovary, figure un modèle indépassable pour le professeur, n’est qu’un trompe-l’œil car le propos social est assez vite dépassé par un jeu de séduction à plusieurs niveaux. Sharm El Sheikh,
Nauplie Epidaure En Bus,
Service Communication Cergy,
Pyjama Femme Kiabi,
Effectif Real Madrid 2008,
Boxer Cr7 Soldes,
Que Faire Le Dimanche à Istanbul,
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-> en mettant des « j’aime ça » sur la page facebook, youtube ou souncloud ? Malheureusement on s’aperçoit qu’ils sont légers, frivoles, chuchotent et rigolent, irrespectueux. Un professeur, Germain (Luchini, auquel le rôle sied parfaitement) et un élève (sensible et élégant jeune homme (Ernst Umhauer) auquel l’uniforme confère la séduction du collégien anglais des années 1960), tous les deux pervers, se mettent à écrire ensemble, l’un qui ne peut pas, et pousse l’autre qui a le talent, la fraîcheur, l’audace de tout essayer, le charme, la langue. En fait, après avoir abandonné le projet d’écrire (pour Germain, à la place de Germain), il semble avoir choisi de l’aider plus humainement à exister, en lui apportant une connivence et une tendresse teintées d’humour. Tandis que le professeur et l’élève se demandent comment fonctionne un bon récit — que va-t-il se passer ? Une bonne partie des films de François Ozon pourraient s'intituler Dans la maison, de 8 femmes et sa maison de poupées à Gouttes d'eau sur pierres brûlantes et sa maison-aquarium. À l’instar de Germain, ils croient que leur lucidité les protège quand elle les précipite dans des passions d’autant plus aveugles qu’ils s’en méfiaient. —, par-dessus leur épaule, le cinéaste tisse son propre récit, posant les mêmes questions, à un autre niveau. La description du tableau qui a été brûlé est le contrepoint du film d’Ozon qui maintient, quant à lui, la description et le tableau ensemble. Par exemple, l’élève qui croyait observer discrètement la maison de Rapha ignorait que la femme de la maison l’avait repéré depuis très longtemps, et l’observait également. à l’émotion et au sentiment éprouvé, le vraisemblable à la vérité, la cruauté et la lucidité à l’échange et à l’émoi. Dans ces fictions, la mort, la jalousie, la violence sont jeu, elles ne tuent pas pour de vrai, ce sont déjà des scènes de cinéma. Aussi bien Germain est-il perdu dans les mots et les histoires, incapable de s’apercevoir que l’usage des mots peut tuer symboliquement, lorsqu’il « déshabille » la copie de Rapha, métaphore si bien trouvée par Claude et qui rappelle au professeur ce que parler veut dire, dans une situation comme celle d’un cours où le symbolique devrait prévaloir sur le caprice, l’ironie et les désirs pervers par lesquels le professeur s’empare des vies des élèves. Ce n’est pas réjouissant. On se demande pourquoi un cinéaste iranien fait un film en Espagne et lui donne un titre en anglais. On sait — Bataille l’a bien mis en lumière — que la littérature a maille à partir avec le mal. LES CLEFS DE LA MAISON. Une fois sur le site Paypal, vous avez le choix de faire ce don via votre propre compte Paypal ou par carte bancaire, Le complexe d'œdipe : Selon Melanie Klein, le complexe d'œdipe selon M.Torok et N.Abraham, Lettre de démission de l'Ecole Freudienne de Paris J. Favret-Saada, Décrets relatifs à l'usage du titre de psychothérapeute, Dossiers Interview de jacques Sedat à propos de la parution des travaux de François Perrier, Des analystes à la rencontre des étudiants, Livre Blanc des Sciences Humaines en Médecine, Colloque : « Du Séminaire aux séminaires. Les paroles de Jésus font sans aucun doute référence aux autres mondes de l’univers habités par des créatures vivantes. Ce serait la maison dans le film éponyme, le cadre des fenêtres, des aquarelles, des boîtes vitrées. Je cherche une église où je me sente à l’aise, peut-être l’église protestante ? Tout est vrai, rien n’est vrai. Mais le film a l’air lui aussi d’en sortir ou de s’en sortir, lâchant l’errance imaginaire de ses personnages pour trouver cette fameuse fin dont Claude s’est mis en quête depuis un bon moment déjà. CRITIQUE CINEMA. L’univers, le monde, la grandeur et notre petitesses face à tout ça ! ↪︎ « Holà ! Le narrateur/écrivain devient personnage et se trouve à son tour piégé. Comment entrer dans le cadre ou sortir du cadre ? Au bout du compte et de l’expérience, la fin révèle que le plaisir des histoires est la clé, sans aucun scrupule, si l’on a la bonne distance, celle d’une imagination qui ne travaille pas sur la réalité sociale, et assume la fiction. qu’est-ce qui meut les personnages ? Le film d’Ozon semble répondre à ces questions de manière ambiguë. Ozon, avec son nouveau film, adapte une pièce de l'Espagnol Juan Mayorga, mais il est comme chez lui dans cette maison. Ou n’est-elle que l’expression, l’une des expressions de l’errance névrotique et malheureuse, ce que l’héroïne des Amants criminels, réalisé par Ozon en 2001, appelle évidemment « romantisme » ? Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. La maison est un autre cadre, dans le plan très idéalisant qui en fait presque une demeure plutôt qu’un pavillon. Le père qui souffre, seul, et qui doit être aidé par son fils, le père qui joue au basket avec son fils, le père copain, le père initiateur, le père indigne ou le père indigné : quelle est la position tenable qui ne soit pas un jeu de dupes ? Il y a toujours un prix à payer quand on est créateur. Ils ne sont plus face à face mais côte à côte. 2 Timothée 4:3 Paul annonce que nous avons envie d’entendre des choses agréables, et choisissons des docteurs comme ça. Comment concilier toutes les religions qui prétendent détenir la vérité. On ne sait plus qui dit vrai et sous la description, entre mots et images, le vide se fait par le trop plein. Next Public : Les Femmes du 6e étage Je recommence encore et encore ma prière jusqu’à qu’elle soit parfaite à mes yeux pour notre Dieu, c’est épuisant. Le film commence par un cadre, ironiquement, le lycée Flaubert, qui se remplit d’élèves tous identiques, mécaniques, en foule. quel désir ? Le top 10 des épisodes de "Faites entrer l’accusé", Billboard 200 : Taylor Swift bat un nouveau record. Bon dieu dans la rue, c'est un diable à la maison. Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, Même celui qui n’a pas d’argent ! Le premier enjeu du récit est de s’interroger parallèlement sur la littérature et l’art, sur les mots en général : les mots ne servent qu’à enrober un projet creux, à dérouler leur pompeux vide sur le vide du ciel, dans un catalogue d’art contemporain ; ils servent à séduire et à mentir, à ourdir un projet pervers dont le jeune Rapha pourrait être la victime tragique. Vous pouvez participer à ce service offert : -> en mettant un lien vers jecherchedieu.ch ? De telle sorte que si la paternité et les noms du père sont bien au cœur de ce film, à travers trois figures d’hommes : le père Rapha, le père handicapé et solitaire, le professeur non père qui pourrait être en mal de paternité, on ne sait pas pour autant ce que c’est qu’être père. Proverbe franc-comtois ; Les proverbes et dictons de la Franche-Comté (1876) Mieux vaut une petite maison pleine de vivres qu'une grande maison … En fait, ce qui permet de sortir du cadre où le plan étouffe, c’est la multiplication des cadres : la fin en multiplexe, en quelque sorte, ne propose plus un plan mais dix fenêtres qui sont dix plans, dix cadres, autant d’histoires en même temps. Sortir du cadre est-il la solution, par exemple en s’asseyant dans un parc, ou faut-il ôter le cadre, comme dans ce tableau qui n’a plus de cadre, précisément et dont on peut écouter la description avec des écouteurs ? Page de l’auteur : Marc Pernot, pasteur de l’Eglise Protestante de Genève. D’ailleurs le film lui-même cesse parfois son persiflage, laissant exister le personnage d’Esther qui devient sensible à la poésie, à l’art, aux tendres élans d’un adolescent un peu perdu, tout en conservant dignité et élégance. Dans la maison, ce serait un peu le Théorème de Pasolini revu et pastiché par l’auteur de 8 femmes, dont l’écriture est rarement aussi alerte, aiguisée et ludique que lorsqu’il s’agit de jouer sur les clichés. Et les mots sont-ils aussi creux qu’ils le semblent à Germain, lorsqu’ils parlent d’un ciel que le film ne discrédite pas par ailleurs, les tableaux de cette artiste chinoise ayant eu l’heur de séduire Esther qui en révèle la poésie ? Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. C’est pourquoi il renvoie dos à dos les mots et les images, comme si les uns pouvaient contrer les autres, de même qu’il renvoie dos à dos le champ et le contre-champ, la séquence narrative et sa limite. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Un lyçéen manipulateur en quête de romanesque fait exploser une famille petite-bourgeoise. C’est seulement à la fin que Claude et Germain regardent ensemble, comme le couple idéal du film. La scène du déshabillage de la copie est ainsi conçue plus ou moins consciemment par le professeur pour susciter un pic dramatique. Le spectateur manipulé se console en jouissant de spectacles dont la première qualité est d’être multipliables à l’infini, tandis que l’existence semble à l’inverse procéder au choix et au rétrécissement des possibles narratifs (vie du professeur Germain, ou de l’ouvrier handicapé, vie d’un brillant élève se limitant peu à peu). Le tout est de savoir sur quoi l’on s’attarde. Testez-nous à partir Souvent, j’aide quelqu’un un certain temps, puis quand j’arrête cela lui fait du mal, dois-je persévérer malgré tout . Dans l’ordre de l’expérience humaine, on construit généralement une maison afin qu’elle serve d’habitation à un être humain et l’abrite éventuellement avec sa famille. Lacan entre voix et écrit », Les sites de l'Association psychanalytique Internationale, les autres associations d'orientation lacanienne, Statut juridique et fiscal du psychanalyste. Le choc en retour provoque l’éclat de rire le plus libérateur du film : Germain prend un coup de Céline sur la tête : le Voyage au bout de la nuit comme arme contondante lui fait une entaille au front, comme un coin par lequel un peu de réel reviendrait comme réel de la littérature, le livre comme objet d’un certain poids. Last modified 5 janvier 2019. Elle ne peut pas être multiple ! La moyenne bourgeoisie cultivée n’est pas moins ridicule que la petite bourgeoisie représentée par le cadre commercial, sa femme et leur pavillon magnifique dont la décoration est le rêve inépuisable d’Esther. Le professeur est le personnage lucide, celui qui n’est pas dupe. Ou pour le dire autrement, il est peut-être plus facile d’être fils que père. Le récit (2), celui qui est raconté par le jeune garçon tisse sa toile autour de la famille Rapha, suscitant de beaux moments de suspense (avec musique de thriller), quand l’intrus épie, se promène la nuit de chambre en chambre, écoute, caché, les conversations, tandis qu’un autre suspens hitchcockien anime le récit (1) lorsque le professeur vole une épreuve de mathématiques, se compromet avec son élève, risque sa réputation et sa place en intervenant dans l’histoire des personnages. Il conforte et accentue même, par ses images, l’ironie de ses apprentis écrivains sur le mode de vie des Rapha, tout en retournant l’ironie sur Germain et sa femme, bien sûr. d'1€, Politique de Je ne sais pas ce qui me révolte du film ou de la procédure qu’il décrit, ou bien encore s’il s’agit de la procédure dans le dispositif bref, d’un film qui me concède une position intenable, m’enfermant avec... François Ozon, 2012, Dans la maison : Les noms du père ? Peut-on dire que les noms du père sont toujours illusoires, même s’il faut bien tenter de les énumérer et de les incarner ? On est parfois amusé de ce redoublement, en un écho très proche, comme si on avait au fur et à mesure la preuve d’un réalisme doublement affirmé, par les détails du texte et par la mise en image ; on est également souvent déconcerté et si l’on fait attention, on s’aperçoit que le texte ne dit pas toujours la même chose que l’image ou que celle-ci cadre un détail inaperçu dans le texte. Les mots ne seraient certes pas garants de plus de vérité, mais de liberté, ce serait la ligne de fuite, ce qui troue l’image. Je me questionne sur ce verset de Jean 14:2 où Jésus dit : « dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures. À travers ses explications, je finis par démêler que mon ami avait quitté depuis six … Les mots et les histoires sont, dans certaines circonstances, des actes, aussi bien créateurs que destructeurs. => Cela enrichirait d’autres personnes en recherche. Comment lutter contre l’inégalité à l’école : les uniformes supposés créer de la démocratie en lissant l’image des élèves peuvent-ils quoi que ce soit contre les inégalités qui font que l’un est bon, l’autre mauvais en maths, en français, que l’un est athlétique, l’autre maigrichon, que l’un a une mère l’autre non, bref que la singularité préside en tout. Et l’on se demande pourquoi cette redondance, loin d’être pesante, a du charme, dans le jeu étrange entre la voix/texte et l’image. Pourtant, si les mots servent à manipuler et à couvrir le vide, voire à détruire l’autre et à se leurrer sur son désir, les images ne disent pas pour autant la vérité, puisqu’elles nous manipulent également en nous faisant plusieurs fois prendre le faux pour du vrai, en cachant hors champ certains détails, en cadrant de manière astucieuse les corps, les objets, les paysages qui ne disent jamais tout ce qu’ils sont, en donnant à voir de fausses évidences. Pasteur Marc Pernot. Le professeur flaubertien finira, cependant, par s’émouvoir d’une tendre amitié, d’une sollicitude, d’une présence désintéressée et toute simple à ses côtés. Il y a une profusion de beaux sujets dans le film : comment appréhender l’art contemporain sans pusillanimité ni forfanterie, avec quel langage ? Ce serait alors un film à regarder les yeux fermés (« eyes wide shut »), l’imagination guidée par les mots ? Pourtant, en s’engageant dans l’écriture avec son élève, il se laisse mener par des désirs inavouables (que sa femme devine) et des désirs qu’il ignore plus encore : voyeurisme, désir homosexuel pour un jeune garçon, désir de Pygmalion, paternité refoulée qu’il semble ignorer, etc. Plus intéressant, le texte peut raconter une situation, évoquer un sentiment, un mouvement, pour son intérêt dramatique : les personnages assis sur le canapé regardent la télévision et le film semble la satire d’une famille petite bourgeoise, une comédie de mœurs, tandis que l’image, donne une toute autre importance aux corps, à la sensualité des contacts, à la peau, aux frémissements des lèvres ou à des regards que le texte n’avait pas envisagés, transformant la séquence en scène d’un érotisme voilé, provoquant un léger malaise. ; Le collège est un beau sujet de dérision, depuis le discours de rentrée, la novlangue pédagogique, dont le professeur et protagoniste, n’est pas dupe, qui s’en irrite avec l’espèce de regard étonné de Luchini qui sait si bien avoir l’air de se demander si ce qu’il voit ou entend est vrai. [Trailer] Dans “Aline”, Valérie Lemercier est Céline Dion, Jane Birkin et Etienne Daho synchrones à l'automne, [Trailer] Omar Sy en gentleman cambrioleur dans “Lupin”, #MusicToo : “Ce qui compte, c'est la fin de l'impunité”. Rideau. Sans pouvoir lui donner la moindre explication (Renan, Souv. Pour qui a suivi la série de ses films depuis In another country, déjà tourné avec Isabelle Huppert sur un mode léger, puis Un jour avec, un jour sans, Seule... Raymond Depardon, 12 jours : Beckett au parloir. Vous accéderez au site sécurisé Paypal. -> en donnant votre avis dans les commentaires ? Quelle est l’opinion des églises protestantes sur les expériences de mort imminente ? Si on est chrétien, a-t-on le droit de recourir à des médecines parallèles, guérisseurs, etc ? Là, on s’amuse, même des scènes les plus terrifiantes. Il y a peut-être plus de bons fils que de bons pères ! Sa femme (Christine Scott-Thomas) le reconnaît : l’une de ses rares qualités est la lucidité. Peut-être découvre-t-il alors, son désir d’avoir un fils qui veille sur sa fragilité bien qu’il n’ait pas su lui-même veiller sur lui et le guider quand il en avait la charge. « Se renier soi-même et porter sa croix » Vraiment ? L’art vu comme une imposture s’entoure d’une novlangue qui vaut celle des pédagogues, tandis que la littérature, continuant le projet flaubertien, préfère le bon goût (mais qu’est-ce que c’est ?) Les mots et l’image (l’imaginaire et le symbolique). Les mots ne trouvent, on le sait, de sens symbolique que par la métaphore paternelle, dans un « point de capiton » qui arrête la valse des signifiants. Ce serait l’utopie d’un monde sans père où le film se construirait à deux, chacun imaginant à son tour des hypothèses farfelues et charmantes, une infinité d’images et d’histoires. C’est le second enjeu du film : défaire le leurre des images. Claude est un lycéen déshérité, beau et mystérieux (la révélation Ernst Umhauer), qui s’engage dans un projet pervers : pénétrer le quotidien d’une famille de la petite bourgeoisie pour en gratter la couche d’ennui et de misère sexuelle. Il est temps d’arrêter de rechercher des métaphores là où il n’y en a pas. Flaubert est-il supérieur parce qu’il dépeint cruellement une humanité stupide et vouée à l’échec, des éducations sentimentales impossibles, une héroïne mourant dans l’abjection après avoir tout détruit autour d’elle ? “Dans Paris” de Christophe Honoré : comment être cinéphile et vivant ? enf., 1883, p. 322). La maison est un autre cadre, dans le plan très idéalisant qui en fait presque une demeure plutôt qu’un pavillon. Germain suggère donc, pour donner de la densité aux personnages (à Rapha jeune, en particulier), des pistes qui nourriront violence, sadisme, perversité. Chaque jour, le jeune homme consigne les résultats de son expérience dans des rédactions satiriques qu’il adresse à son professeur de français complice (Fabrice Luchini), trop heureux de rompre lui aussi le calme étouffant de son existence. La classe, filmée sur fond très coloré, jaune ou bleu, comme sur une peinture en aplat qui rend le plan très plastique, fixe les élèves à leur place, comme pris au piège du cadre (le cours de Germain, l’école, l’institution). Le plaisir des histoires s’est substitué à la quête de vérité et la recherche du réalisme a cédé la place au jeu (théâtral). Le réel extra filmique se manifeste alors, du reste, le spectateur averti s’amusant que ce soit justement Le Voyage au bout de la nuit qui vienne blesser Luchini, l’acteur qui l’a si bien lu. Dans la maison. Est-ce à cette position que le jeune homme accède à la fin du récit, ce qui serait une véritable entrée en littérature (par la névrose, bien sûr) ? Sans que l’un soit le père de l’autre. Un pastiche de thriller drôle et enlevé. Ce sera par l’écriture, la fiction, dont on sait qu’elles perturbent, transgressent, brûlent. Peut-être faut-il être deux pour ce plaisir, un qui fait les images, l’autre qui les lit, l’auteur et son lecteur, le cinéaste et son spectateur, tous les deux assis sur le même banc, c’est-à-dire tous les deux sachant que c’est une fiction qu’ils fabriquent ensemble, sans que l’un essaie de duper l’autre ou de lui enseigner quoi que ce soit. En fait, aucune description n’est exactement congruente à un texte et vice versa ; les mots et les images ne se recouvrent pas, ne se contredisent pas, ne s’additionnent pas. C’est pourquoi, finalement, les non dupes errent. Je cherche Dieu Un site de l'Eglise protestante de Genève, Fièrement propulsé par - Conçu par Thème Hueman. Une demi-heure de pause repas, de soirée, ou d’écoute dans les transports avec une prédication ? », le problème est que lui-même ne le sait pas. Si leur jeu peut accentuer l’illusion de réel, leur décalage creuse en même temps le doute, leur dialogue tantôt rassure, tantôt fragilise toute perception. Et l’on se souvient que le film d’Ozon, Les Amants criminels, explorait précisément cette fascination pour le mal, à partir d’un poème de Rimbaud, pris au pied de la lettre par une adolescente qui s’écriait : « vite un crime ! » La réalisation de ce crime, liée continuellement à l’excitation sexuelle, constituait pour le personnage la beauté et l’exaltation auxquelles elle vouait son existence, sans économie ni regret. La complexité du film vient pour une part du jeu de manipulation entre l’élève et le professeur, l’élève et son personnage (Rapha), dans un jeu de dupes et de miroirs. Ce dispositif était déjà présent dans la séquence où Germain et sa femme allaient au cinéma, mais on n’avait pas de contre-champ, parce qu’ils ne regardaient pas vraiment, happés par d’autres soucis, mais également engagés dans des désirs divergents. J’essayerai d’y répondre le plus fidèlement possible. Pourtant, Germain et Claude semblent considérer que tout sentiment est du sentimentalisme et qu’une petite famille heureuse n’est qu’un chromo grotesque. Ils sont les nouveaux acteurs parmi d’autres d’une fiction à réinventer et d’un cinéma, celui de François Ozon, qui ne souffre d’aucune routine, ainsi que le clame une saisissante séquence finale : “to be continued.”. Flaubert voulait écrire sur « rien », comme l’artiste chinoise du film tenterait de capter un presque rien dans les nuances du ciel, comme la voix décrivant un tableau disparu qui ne saisit plus que le vide entre les écouteurs. de la rupture, a choisi la voie de la continuité entre deux films. Car l’intention de Claude, qui est aussi celle de François Ozon, n’est pas tant de refaire une critique de la bourgeoisie (on ne trouve presque aucun indice de réalisme ici) que de disséquer malicieusement les méthodes de fabrication d’une fiction, ses codes et ses figures imposées. N’est-ce pas plutôt Germain qui passe à côté d’une dimension de l’art et de sa description à laquelle il est hermétique, faute d’apprécier la poésie et de fréquenter le vide salutaire ? Cela signifie-t-il inversement que la beauté littéraire et artistique soit nécessairement liée à la cruauté, à la perversité, à la violence et au cynisme ? Du côté du nom du père, il erre. Mais ce titre amer qui rappelle la satire sociale d’un Flaubert, dont le Madame Bovary, figure un modèle indépassable pour le professeur, n’est qu’un trompe-l’œil car le propos social est assez vite dépassé par un jeu de séduction à plusieurs niveaux.
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